Les modèles photo de femmes ont besoin de photographes de mode et les photographes ont besoin d'exercer leur art.
Pour prendre contact rapidement et concrétiser un accord, les modèles ont besoin de présenter leurs qualités et prétentions afin de trouver les bons photographes pour acheter leur book photo professionnel.
Pour concrétiser leurs idées de prise de vues et parfaire leur technique, les photographes amateurs ou professionnels recherchent souvent des photos modèles correspondant à des critères bien précis, pour un shooting photo Paris ou ailleurs.
Bel et cruel Narcisse, inaccessible enfant.
Pour tenter d'exprimer la personnalité de leur sujet, les photographes recourent à diverses méthodes qui vont d'une apparence de réalisme et de naturel à la plus grande sophistication pour la prise de vues de photos artistiques de modèles photo.
Une apparence de naturel
Certains portraits photographiques qui souvent ne retiennent que le visage sans aucun décor avec un très grand dépouillement semblent de quasi constats. Comme si l'art du photographe n'intervenait pas et que n'importe qui eût à cet instant pu saisir ce visage. Cette simplicité n'est que l'illusion donnée par un raffinement qui dissimule la technique en la mettant tout au service du sujet. Le choix des lumières, leurs jeux, ne relèvent pas du hasard et, de leur maîtrise, naît la spécificité de l'expression photographique. Tels sont les clichés de Marc Garanger sur les femmes algériennes, toutes face à l'objectif sans aucun décor que le blanc du papier photographique. Elles ne semblent rien devoir au photographe et pourtant leur beauté vient de lui autant que d'elles. A cette cétégorie appartiennent aussi les photographies d'identité prises par la police judiciaire ; ces clichés destinés à établir la fiche descriptive des prévenus, réalisés dans des conditions identiques de décor et d'éclairage, montrent à quel point les données techniques déterminent la vision, car il semble que tous les hommes qui passent là aient la même tête de criminel en puissance, qu'ils ne sont pas le plus souvent. Ce dernier cas de portrait en est en quelque sorte la négation car, en fait de communication, entre le sujet et le photographe n'existe qu'une profonde hostilité.
Du détail révélateur à l'artifice
Si le cigare de Churchill, le canotier de Maurice Chevallier sont devenus si représentatifs de ces personnages connus, c'est que la photographie a contribué à les faire connaître, à les associer à leur personnalité. Un échange incessant va du personnage célèbre à la représentation qu'en donne une photographie et il arrive qu'une image particulièrement réussie devienne l'archétype auquel se rapporte le public "ô semblable... et pourtant plus parfait que moi-même" dit le Narcisse de Valéry, un artiste ou une personnalité deviennent prisonnier de leur image si le photographe a su réaliserune association qui frappe l'imagination, séduit l'oeil tout en répondant à l'idée que nous avons de la personne.
L'objet, l'animal apportent un sens symbolique, voire surréaliste qui exprime le sujet. Certains détails deviennent quasiment des attributs, telles les mains de Cocteau qui se retrouvent dans la plupart de ses photographies ou encore servent de masque au sujet : imagine-t-on Dali sans ce jaillissement baroque de moustaches, de costumes, d'animaux dont il prenait soin de s'entourer ? La puissance du modèle dans ce cas impose l'image à donner. Sans doute n'y a-t-il que des Dali par lui-même, quel que soit l'art du photographe !
L'humanité a vécu en symbiose avec les animaux, nous en trouvons des témoignages dans toutes les mythologies avec les êtres composites et les aventures des dieux et des héros.
On aurait tort de croire que cette mythologie n'est que le fait des civilisations passées, nos rêves chaque nuit recourent aux chevaux, lions, serpents et autres animaux de la création pour symboliser des désirs, des craintes et des angoisses que rejette notre conscience.
L'image reste dans cette voie ouverte par nos ancêtres ; femmes-chats, centaures ornent les cartes postales qui porteront des messages apparemment rationnels mais que le choix de l'image contredit ! Cette technique récemment reprise crée des images fascinantes dont s'est emparée tout de suite la photographie publicitaire.
L'artifice du décor qui cherche à exprimer la personnalité, ou au contraire la recherche de simplification peuvent prendre tant de place que le portrait se réduit à quelques lignes, à quelques signes que nous continuons à déchiffer comme un visage humain tant est grande notre faculté de voir partout une forme humaine. Picasso l'a bien analysé :
"Quand on parle d'un portrait et qu'on cherche par des éliminations successives à trouver la forme pure, le volume net et sans accident, on aboutit fatalement à l'oeuf."
Il n'est pas que la fameuse mandragore qui prenne des formes humaines, toute plante, tout objet même se transforme aisément en une image de l'homme. Où commence et où finit le portrait ? Le jeu du portrait de notre enfance nous rappelle qu'il n'y a pas de limite :
...et si c'était un animal ? et si c'était une plante ? et si c'était un instrument de musique ?
L'homme est à l'image de l'univers, il cherche en vain à s'y perdre, il n'y rencontre que lui-même.