Classer et ranger un film photo noir et blanc

Classement des négatifs argentiques


      Sécher et archiver des négatifs noir et blanc



 Sécher le film
 Le séchage du négatif est la dernière phase de traitement avant l'archivage. Il doit être effectué avec sérieux, car il peut très bien remettre en cause tout le soin que l'on a apporté aux opérations précédentes. Ne serait-il pas regrettable de gâcher un négatif très exactement exposé, méticuleusement traité, dans des bains parfaitement préparés ?

 Le séchage naturel
 Ce principe reste le plus simple et le plus couramment pratiqué, car il ne demande aucune installation spéciale. Il est recommandé d'effectuer l'opération dans une pièce chauffée, ceci pour éviter un degré d'humidité supérieur à 80 % ; Séchage d'un film noir et blancdans le cas contraire, le film pourrait mettre jusqu'à plusieurs jours pour être « sec ». Dans le même ordre d'idée, évitez le séchage dans une pièce susceptible de descendre au-dessous de 0°C (garage, buanderie en hiver), la congélation de l'eau contenue dans la gélatine produirait des taches indélébile (fleurs de glace). Pour nous résumer, les conditions idéales sont : température 18 à 22°C, hygrométrie 55 à 65 %. Dans ces conditions, le temps de séchage d'un film 24 x 36 est d'environ 2 heures. La pièce en question devra également être extrêmement propre, avec un renouvellement d'air suffisant, sans pour autant être exposée au quatre vents. Lors de l'opération, évitez la fumée de cigarette qui se dépose sur le film encore humide. De même, on se gardera d'aller et venir dans la pièce, et d'y déplacer de la poussière.

 Le séchage à chaud
 Ce principe, comme le premier, consiste en une évaporation de l'eau ; cependant, ici grâce à la chaleur et à la circulation de l'air, on accélère le phénomène : il s'agit des cabines de séchage. Celles-ci sont composées de résistances et d'un ventilateur. L'air ne peut entrer dans la cabine qu'en passant à travers un filtre qui élimine les poussières. Toutefois, avant l'achat, il est bon de connaître la température pendant le fonctionnement ou encore de choisir un modèle avec thermostat.

En pratique, disons que la température doit être située entre 25 et 32°C. L'avantage de la cabine est donc plutôt la circulation d'air propre que la température élevée.

 Le séchage rapide
 Comme nous le disions plus haut, ce principe consiste à remplacer l'eau contenue dans la gélatine par un produit volatil. Sachez que ce principe ne doit être utilisé qu'en cas d'urgence, car le film n'est pas prévu, dans sa structure, pour un traitement de ce genre. Il est donc conseillé, après le tirage, de relaver pendant une dizaine de minutes les films ainsi traités. Voici toutefois 4 méthodes de séchage rapide :
 1. plongez le film deux minutes dans une solution composée de 98 g de carbonate de soude pour 100cc d'eau, essorez avec les doigts, pendez le film. Le séchage dure 5 minutes.
 2. Plongez le film cinq minutes dans une solution composée de 110g de carbonate de potassium pour 100cc d'eau, essorez avec une peau de chamois ou un tissu non pelucheux, pendez le film. Le séchage dure environ 8 à 10 minutes.
 3. Plongez le film 3 minutes dans une   solution   d'alcool   dénaturé, essorez avec les doigts, pendez le film.   Le   séchage  dure   environ 10 minutes.
 4. Plongez le film 3 minutes dans une solution composée de 25cc d'alcool dénaturé et de 75cc d'éther de pétrole, essorez avec les doigts, pendez le film. Le séchage dure environ 4 minutes.
 5. Les accessoires de séchage
 • Les agents mouillants : conseillés pour tous les séchages classiques, permettent une évacuation de l'eau et évitent les traces calcaires après un essorage soigneux. On peut utiliser les agents mouillants du commerce, mais par mesure d'économie, nous vous conseillons l'usage du Teepol.
 • La pince à essorer : soyons franc, il ne s'agit pas là d'un accessoire des plus recommandables. La pression de la pince à essorer est le plus souvent trop forte et peut créer des rayures sur toute la longueur du film ; d'autre part, son caoutchouc se dessèche avec le temps, ce qui n'est pas fait pour arranger les choses. Seules les pinces munies de patins caoutchouc interchangeables sont éventuellement conseillées (pince  Agfa). Dans  la  pratique, mettez toujours la pince à tremper dans l'agent mouillant au moins 60 minutes avant l'essorage, pour l'assouplir. Il est également recommandé d'effectuer l'opération légèrement, à vitesse modérée et régulière. Cela dit, vous disposez, sans le savoir, d'une pince à essorer naturelle, qui se situe dans l'espace interdigital de l'index et du majeur...
 • Les pinces à film : on peut utiliser soit des pinces à linge, soit des pinces à dessin ou les pinces prévues par les fabricants à cet usage. Cette dernière possède l'avantage de pouvoir (pour certains modèles) tenir un film 24x36 par les trous du crantage. Si, néanmoins, vous utilisez des modèles différents, est-il besoin de vous  rappeler la nécessité de fixer les pinces sur les amorces du film et non sur les parties exposées, cela vous évitera des désagréments, ceci tout spécialement avec les pinces en bois qui laissent des traces indélébiles dans la gélatine.

 Ce qu'il ne faut pas faire
 • essorer avec une éponge : celle-ci ne retire pas l'eau, mais la répartit, provoquant des taches de calcaire sur le support.
 • sécher à l'aide d'un séchoir à cheveux :  cette opération a,  comme résultat, de coller des poussières sur et dans la gélatine du film.
 • sécher le film sur sa spire : le séchage ne s'effectue pas uniformément et le film risque de ne pas être plat après le déroulement.
 • modifier la température pendant le séchage : les variations de température au cours du séchage provoquent la formation de taches de densité inégale. Résistez donc à la tentation d'examiner vos négatifs au cours du séchage devant une ampoule électrique.
 • sécher le film sur sa spire : le séchage ne s'effectue pas uniformément et le film risque de ne pas être plat après le déroulement.

 CONSEILS
 1. Si, après séchage, vous constatez des taches de calcaire, celles-ci sont toujours sur le support. Voici comment procéder pour les éliminer :
 - imbiber une peau de chamois de "Film net Pébéo" (ou équivalent),
 - passez-en, une seule fois, sur toute la longueur du film,
 - passez une seconde fois avec la peau de chamois sèche.
 Après cette opération, les taches doivent normalement avoir disparues.
 2. Pour éviter la formation de dépôts calcaires, on peut étendre l'ultime bain de rinçage de quelques goutte d'acide acétique.

Feuille cristal archivage film noir et blanc A
rchiver ses films
 Nous voici à la dernière opération, l'archivage. Celui-ci a pour but, d'une part de classer vos négatifs de façon à les retrouver facilement, d'autre part de les protéger le mieux possible dans le temps. Nous . ne parlerons ici que du classement, la protection étant traitée dans la question suivante. En premier lieu, il est nécessaire de ranger, film par film, les négatifs dans des pochettes prévues à cet effet. Un grand nombre de marques sont disponibles dans le commerce, avec chacune leurs avantages et leur logique de classement. Il ne s'agit là que d'une question de goûts et de couleurs. Dans la majorité des cas, la matière utilisée est le papier dit "cristal" ; celui-ci nous paraît être de loin le plus recommandable. On peut également citer les feuilles de classeur en plastique transparent, celles-ci offrent des avantages : observation et repérage faciles, planche de contact réalisable sans manipuler le film. Cependant, n'oublions pas que le plastique est générateur d'électricité statique par frottement, qu'il est plus dur que la gélatine et enfin, que, comme il est étanche, l'humidité peut faire naître une "sympathie" entre le support et la pochette, ce qui ne manquerait pas, à long terme, de créer un climat favorable à la naissance de champignons. La deuxième condition à remplir pour espérer un archivage correct est celle de la planche de contact. Une fois le film développé, il est indispensable de faire deux planches de contact. L'une servira à l'archivage, la seconde au choix des photos à tirer et au cadrage. Ces deux points posés, il reste maintenant à trouver un rangement approprié à vos besoins. Sachez tout d'abord que tout système d'archivage bien organisé sera efficace, économique et pratique. En outre, il assurera une protection importante de vos négatifs, en supprimant des maniements répétés pour la recherche d'une image. Tout d'abord, le film étant sec, il faut le couper en bandes. La formule la plus facile est de les couper par 6 pour le 24 x 36 et par 4 pour le 6 x 6. Ceci de façon à effectuer les planches contact sans problème.

Planche contact noir et blanc
 Pour ce qui concerne la planche contact
, choisissez de préférence le papier en format 24 x 30, car celui-ci vous laissera de la place pour écrire les données du film et, en outre, la possibilité de "caser" une 37ème vue en 24 x 36. Le film étant coupé, il est bon de marquer chaque bande de négatif du numéro qui permet son identification. Le marquage - - chaque bande de négatif, chaque planche de contact doit comporter un numéro qui permet de les reconnaître immédiatement.

 Comment constituer un numérotage ?
Nous pensons que le système le plus simple est celui de la Sécurité Sociale. C'est-à-dire que, dans la mesure où ce nombre doit servir à la recherche, autant lui donner une signification. Les deux premiers chiffres pourront par exemple être de l'année de prise de vue : 79, les deux ou trois suivants le numéro d'ordre du film dans l'année, c'est-à-dire, le 15ème : 015. On pourra également affiner les renseignements sur la date en interposant le mois entre l'année et le numéro d'ordre. Certains photographes procèdent par numérotage-symbole, comme par exemple :

 0 
: divers
 1 : hommes   
 2 : femmes    
 3 : enfants     
 4 : famille 
 5 : paysage    
 6 : portrait      
7 : architecture
8 : animaux    
 9 : végétaux   

 Il n'est guère besoin d'avoir beaucoup d'imagination pour se faire une idée du travail énorme que demande un classement de ce genre, ceci sans tenir compte de l'extension constante qu'il faudrait donner à un tel codage. Si le principe est simple lors des deux premières années, il devient par la suite tellement compliqué que l'on ne s'y retrouve plus !
 Pour revenir au classement, sachez qu'il est préférable de séparer les bandes de négatif des planches de contact. Ceci évite, lorsque l'on feuillette l'une de manipuler l'autre.
 Une fois l'image trouvée sur la planche de contact, à l'aide du numéro de cette dernière, vous n'aurez aucun mal à identifier le négatif recherché.