Labo noir et blanc : tirer les grands formats argentiques

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Des posters en noir et blanc


   Tirer de très grands formats noir et blanc argentique en labo photo


Voilà une question passionnante ; cependant, nombre d'amateurs ont rencontrés des échecs dans ce domaine, c'est pourquoi nous limiterons nos prétentions à un format raisonnable : le 50 x 60 cm. Ce format est le plus grand vendu en pochette. Pour les agrandissements supérieurs, le papier est conditionné en rouleau, ce qui ne produit pas une planéité parfaite pour l'exposition. Restons donc raisonnable, de façon à mettre toutes les chances de notre côté. Voici, dans l'ordre, les conditions préalables pour mener à bien l'entreprise.



Grands formats noir et blanc La première de ces conditions est évidemment de posséder (ou de réaliser) un négatif exploitable pour ce rapport d'agrandissement. Le « piqué » devra donc être parfait. Pour ce faire, il est fortement conseillé :


a)  d'utiliser un film de basse sensibilité ,
b)  de réaliser la prise de vue sur pied,
c)  de diaphragmer l'objectif de l'appareil modérément, pour éviter une perte de netteté,
d)  de développer le film dans un révélateur ultra grain fin.


Ces quelques conditions étant remplies, vous être en possession d'un négatif « digne de ce nom ». Cependant, d'autres dispositions doivent être prises avant l'agrandissement.


  L'agrandisseur


a)  son ampoule doit être si possible neuve, car elle produira une intensité lumineuse supérieure.
b)  l'appareil risquant de rester allumé assez longtemps, nous vous conseillons de le munir d'un verre anti-calorique. Celui-ci évitera les effets de la chaleur sur le négatif (gondolage) qui seraient préjudiciables à une bonne mise au point de la netteté.
c)  pour l'exposition du papier, utilisez un diaphragme moyen où l'objectif atteint sa qualité maximale :
  f/5,6 pour un objectif ouvrant à f/2,8
  f/8 pour un objectif ouvrant à f/4
  f/11 pour un objectif ouvrant à f/5,6.


  Les cuvettes


 II est préférable d'utiliser des bacs correspondant à la dimension du papier. Il s'agit là d'une dépense relativement faible, par rapport au confort d'utilisation que l'on y trouve. Si toutefois vous ne pouvez pas, pour des raisons de place, disposer de cuvettes aussi grandes, la seule solution possible reste le développement à l'éponge. Pour ce faire, il est conseillé de choisir un révélateur à développement lent (3 à 5 minutes), ceci pour éviter les zones de développement.


 Le vérificateur de mise au point


Dans le cas d'agrandissements géants, le vérificateur de mise au point ne sert plus à grossir le grain de l'image, mais à le voir précisément. En effet, la luminosité étant devenue faible, l'œil éprouve des difficultés à discerner parfaitement le seuil de netteté. Il s'agit donc d'un accessoire indispensable pour ce genre de travail. Dans la pratique courante, on effectue la mise au point en tournant la molette de l'agrandisseur tout en regardant dans le viseur du vérificateur. Pour les tirages 50 x 60, cette opération simultanée devient impossible en raison de l'éloignement des deux éléments (molette de mise au point-vérificateur de mise au point). Le réglage sera donc effectué par tâtonnements.


 Quelle sorte de papier utiliser


 Pour le choix du papier, plusieurs critères doivent être pris en considération.

a) l'
épaisseur
Choisissez de préférence un papier épais, celui-ci sera plus facile à manipuler. D'autre part, sa planéité sera supérieure à celle d'un support mince et enfin, lors du séchage, il vous posera moins de problèmes grâce à ses qualités mécaniques.


b) la surface
Votre tirage définitif étant appelé à être exposé au mur, il est conseillé de choisir un papier mat ou semi-mat. En outre, ces surfaces faciliteront la retouche des petites poussières que comporte toujours un très fort agrandissement.

c) Le séchage 
C'est ici que la supériorité (rapidité, planéité) des supports plastiques est incontestable. Si, malgré tout, vous restez fidèle au papier traditionnel, il vous suffira d'essorer très soigneusement votre photo puis, à l'aide d'un adhésif double face de la coller encore humide. Il se tendra en séchant.


 
 Quelques derniers conseils


•  Pour éliminer le maximum des poussières du négatif, il est bon de se munir d'une bombe d'air comprimé.
  Choisissez de préférence l'agrandissement au sol à l'agrandissement mural. Le premier est plus simple à réaliser.
  Si, pour des raisons de place, vous réalisez votre agrandissement sur le mur, fixez le papier à l'aide d'épingles de couturière, cela sera plus facile à  maquiller  que  des punaises !
  Votre photo devant rester toujours à la lumière, il importe de ne pas négliger les opérations de fixage et de lavage.
  Si votre négatif se tire parfaitement sur du papier normal en 18 x 24, pour un 50 x 60, utilisez du papier plus dur.
  Lorsque votre épreuve est développée et fixée, allumez la lumière pour l'examiner. Un défaut de mise au point, des poussières innombrables, une zone de développement seront autant de facteurs qui passent inaperçus à la lumière inactinique du labo. C'est seulement après cet examen à la lumière du jour (ou tungstène) vous pourrez passer à l'épreuve suivante.


 


Faire des tirages d'archives


 Les précautions générales de traitement seront les mêmes que pour les négatifs. Nous recommandons l'utilisation d'un bain d'arrêt entre le révélateur et le fixateur, alors qu'il n'est pas indispensable pour les films. Le fixage sera assuré en bain neuf ou peu usagé ou bien encore en deux bains. L'emploi de fixateurs usagés ou ayant servi pour les films est fortement déconseillé, ils contiennent des sels insolubles qui se déposent dans la gélatine et le papier entraînant une altération de l'image à plus ou moins long terme. La quantité de fixateur absorbée par la fibre du papier sera proportionnelle au temps de fixage, aussi faut-il éviter de laisser l'épreuve plus que la durée requise dans le fixateur.


 Le lavage demande un soin particulier, car non seulement la gélatine, mais encore le papier sont imbibés de sels nocifs. Après fixage, les épreuves seront évacuées dans une cuvette remplie d'eau pure avant d'être lavées. Les cuvettes de lavage sont choisies de dimension supérieure au format utilisé (cuvette 24 x 30 pour un tirage 18 x 24, cuvette 30 x 40 pour un tirage 24 x 30 etc.).


Les papiers minces demandent 6 lavages en eau renouvelée toutes les cinq minutes. Les papiers épais, 12 lavages de cinq minutes. En outre, afin d'éviter que les épreuves ne collent entre elles il est conseillé de les agiter à deux ou trois reprises durant chaque séquence de cinq minutes.


 Les accélérateurs de lavage


 La durée de lavage peut être réduite de moitié grâce à l'utilisation d'« aides de lavage ». Ce sont des sels qui, introduits dans l'eau de lavage permettent l'expulsion rapide du fixateur. Le temps de lavage se trouve donc réduit de plus du double.


 Conservation

 Afin d'assurer la meilleure conservation, à la fin du lavage, nous passons les épreuves dans un bain qui va assurer l'absence totale des sels nocifs. Nous préparons :

    Eau (20°C) : 750cc
    Eau oxygénée à 110 vol. : 12cc
    Ammoniaque à 22°C : 15cc
    Eau pour faire : 1000cc 


  


 Capacité d'emploi : 3 30x40, 6 24x30, 12 18x24. Le bain est préparé juste avant emploi (ne pas le stocker en flacons bouchés !). Nous y laissons les épreuves séjourner pendant 6 minutes, après quoi nous les laissons en eau courante pendant 10 minutes. Il suffit alors de les sécher.