Exposer le papier noir et blanc et choisir sa gradation

Un tirage noir et blanc bien équilibré


   Exposer correctement son papier noir et blanc argentique


 Avant d'aborder l'exposition, nous allons voir un certain nombre de points directement liés à la manipulation du papier en laboratoire. C'est-à-dire que les rayons jaunes et rouges de la lumière ne les affectent pas. Aussi utilisons-nous une lampe inactinique qui nous permet de voir dans le laboratoire. Généralement, les lampes jaunes sont très satisfaisantes, puisque c'est à cette radiation que l'œil est le plus sensible. Les lampes rouges sont utilisées pour les émulsions orthochromatiques (sensibles à toutes les radiations, sauf au rouge, tels certains films pour travaux de laboratoire). Notons l'existence de lampes de sodium. D'un prix d'achat élevé, elles permettent l'éclairage de très grands locaux (une lampe de 45 W suffit à éclairer un local de 50 m2). On évite toute manipulation de produits chimiques sur la table réservée à l'agrandisseur et aux papiers. Tout produit touchant le support, a fortiori l'émulsion, fera apparaître une tache. Les mains doivent être parfaitement propres et sèches.


Exposer correctement le papier noir et blanc  Le sens d'exposition du papier, facile à déterminer pour les surfaces brillantes et à grain, sera plus délicat à trouver pour les émulsions mates : on mord un coin de la feuille, la face adhérant aux dents est la bonne. On souffle sur les deux faces, la face exhalant une odeur forte est la bonne (pour les non-fumeurs...)


  On dispose alors le papier dans l'agrandisseur, émulsion vers la lumière. Il faut alors donner au papier une certaine quantité de lumière qui sera fonction :


—  du type de papier utilisé : bromure, chloro-bromure, et de sa gradation,
—  de la qualité et de la puissance de l'énergie lumineuse (lampe U.V., halogène etc.),
—  de la transparence du négatif,
—  du coefficient d'agrandissement.


 Après avoir placé le négatif dans l'agrandisseur et réglé ce dernier au rapport d'agrandissement désiré, nous faisons la mise au point (voir : faire sa mise au point) en repérant la plage d'intérêt du négatif la plus grande (généralement les densités moyennes). Fermons le diaphragme (en général f/8 ou f/11) et éteignons l'agrandisseur. Affichons 4 s sur le compte-pose, plaçons la moitié ou le tiers d'une feuille dans la plage d'intérêt et exposons le papier. Avec un carton opaque, nous cachons alors les 5/6 de la feuille et exposons de nouveau 4 s. Nous allons exposer ainsi le papier par bandes successives. Puis nous développons (voir illustration) avec un temps standard de développement compris entre 1 et 2 minutes, selon le type de révélateur et de papier.


 Après avoir fixé la bande d'essai (30 s de fixateur suffisent, dans le cas de fixateurs neufs ou peu usagés), nous rallumons le laboratoire. Nous avons une série de plages plus ou moins denses correspondant à des poses de 4 s, 8s, 12 s, 16 s, 20 s, et 24 s. Un de ces temps va présenter une valeur satisfaisante. C'est celui-ci qui sera choisi pour le tirage final.


 Si la bande d'essai présente un embryon d'image à 20 s ou 24 s, nous recommençons en ayant pris soin d'ouvrir le diaphragme d'un ou deux crans.


 Si la bande d'essai est déjà très foncée au temps de 4 s, nous fermons le diaphragme d'un ou deux crans et recommençons l'essai.


Déterminer la gradation du papier
Déterminer la gradation du papier noir et blancTrois tirages exposés correctement sur trois papiers de gradations différentes de gauche à droite, papier doux, papier normal, papier dur.

 Parmi les émulsions proposées dans le commerce, nous avons les papiers doux, normaux, durs. A quoi ces termes correspondent-ils ? Considérons un papier posé sous l'agrandisseur. Le temps qui va nous donner un gris juste différenciable du blanc est 8s. Le gris le plus foncé sera obtenu avec 80 s. Le rapport des quantités de lumière est 1 : 10. Nous avons un papier normal. Faisons cet essai avec un papier doux, nous trouverons 1 : 100 (8 s-800 s). Avec un papier dur, 1 : 3 (8 s-24 s). Un négatif agrandi sur ces trois papiers ne nous fournira donc pas le même résultat. Le papier utile est celui qui, pour un même temps de pose, conserve le détail des ombres et garde la densité des hautes lumières. Un négatif ayant des différences importantes entre ses densités extrêmes (contraste à la prise de vue, développement prolongé etc.) sera utilisé sur un papier doux. Au contraire, un négatif « plat » (brouillard, sous-développement) donne un meilleur résultat sur un papier de type dur.