Labo photo : éviter les défauts du tirage noir et blanc argentique

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Des tirages noir et blanc impeccables


    Reconnaître les défauts et les éviter au tirage 


 Comme nous l'avons vu dans les articles précédents, le traitement du film a une très grande importance. Cela est dû essentiellement au caractère unique du négatif original. Lorsque celui-ci possède un défaut, tout doit être tenté, même les opérations les plus compliquées.


 En revanche, lorsqu'il s'agit du papier, la solution la plus simple est encore le retirage, ceci à deux conditions :


1.  connaître la cause du défaut,
2.  savoir l'éviter.


Voici donc quelques causes et remèdes du tirage noir et blanc.


 Papier voilé


 Il arrive parfois que l'on constate après développement un voile sur l'image. Cela est du en général à deux causes principales : une mauvaise conservation dans un emballage manquant d'étanchéité, ou encore à une lumière parasite dans la chambre noire. L'élimination, dans les deux cas, est impossible. En revanche, il reste à savoir où s'est produit ce voile, dans la boîte, ou en dehors d'elle ? Pour ce faire, il suffit de prendre une boîte de papier neuf, d'en extraire une feuille et de la laisser 5 minutes dans la chambre noire, sous l'éclairage inactinique. Après développement, si la feuille reste blanche, le voile n'est pas dû à la chambre noire, mais probablement à la boîte de papier. Pour le vérifier, il suffira de développer une feuille vierge de la boîte suspecte.


 Différences de noircissement sur le tirage
Différences de noircissement sur le papier noir et blanc

 
Ce défaut est caractérisé par des zones de développement différentes sur l'ensemble de la feuille.


 Ceci est causé par une immersion partielle de la feuille de papier, au début du développement, dans le révélateur. En outre, il importe de régler le temps d'exposition du papier de façon à ce que le développement ne commence pas trop rapidement et que le noircissement de l'image se fasse complètement au bout de 2 à 3 minutes. Un développement irrégulier peut également être provoqué par un temps trop court dans le révélateur.

 





 Taches claires avec des densit
és et des dimensions différentes

Taches claires sur papier noir et blanc


 Ce phénomène se traduit par des taches claires et rondes, aux contours nets, avec des dimensions différentes. Dans les taches les plus grandes, on distingue encore des traces de l'image exposée. Ce défaut est dû à des bulles d'air qui se sont formées à la surface du papier, dans le révélateur. L'épreuve a sans doute été mise dans le bain l'émulsion orientée vers le bas et n'a pas été immédiatement agitée. Si l'on ne possède pas le négatif on peut retoucher l'épreuve. Dans le cas contraire, II vaut mieux refaire le tirage.

 Coloration violette


 Lorsque l'épreuve, après fixage, accuse une coloration violette plus ou moins irrégulière selon les endroits, cela est dû à l'absence de bain d'arrêt ou encore à l'épuisement de ce dernier. On assiste alors à une activité partielle et de courte durée du développement dans le fixateur.


Le remède est impossible, la prévention consiste à utiliser un bain d'arrêt acide et à vérifier régulièrement l'acidité et la teneur en argent du bain de fixage.


 Séparation partielle de l'émulsion due à des bactéries


 Une séparation partielle de l'émulsion de papier photographiques déjà traités, due à l'action de bactéries, peut se produire lorsque des épreuves restent trop longtemps dans de l'eau stagnante. La gélatine devient grasse au toucher et, lorsque la destruction est plus avancée, elle glisse au moindre contact et se sépare du support. Ce genre d'inconvénient peut être évité si les épreuves sont séchées immédiatement, sinon il est préférable de les rincer après le fixage et de les soumettre ensuite à un bain de carbonate de sodium à 2 % pendant une minute, de les rincer brièvement, puis de les sécher à l'air. Le lendemain, les épreuves pourront être lavées et séchées normalement.


 Taches brunes dont le centre est foncé
Taches brunes sur papier noir et blanc


 Ces taches sont dues à des particules de fer qui se détachent des conduites d'eau et se déposent sur la gélatine lors du lavage des épreuves. L'oxydation provoque la formation de rouille là où les particules se sont fixées.


 L'élimination n'est pas toujours possible. Un traitement dans une solution aqueuse du produit Agfa M 23 à 20 % est parfois efficace. La prévention peut consister à laisser couler l'eau avant l'utilisation pour le traitement, ou de monter un filtre sur le robinet (par exemple, le filtre entonnoir Paterson).


 Taches brunes au verso des épreuves


 Sur le plan de travail, les épreuves I sont entrées en contact avec des restes de bain de fixage contenant des sels argentiques. Cela peut également venir de la toile de la glaceuse imprégnée de fixateur résultant d'un lavage trop court en permanence des épreuves. L'élimination est impossible.


Sécher le papier


 Les papiers plastiques seront séchés dans une armoire de séchage étudiée à cet effet. Un sèche-cheveux conviendra parfaitement. Les papiers barytés classiques pourront être abandonnés à la température de la pièce, sèches entre buvards ou encore à chaud. De toute façon, il sera bon d'essorer l'image avant séchage en l'essuyant avec une éponge douce ou à l'aide d'une raclette en caoutchouc. Le temps de séchage, lorsqu'ils sont à température ambiante, ira de 2 heures à une nuit, selon l'hygrométrie de la f pièce, sa température et l'épaisseur du papier utilisé. Une fois secs, ils seront enroulés sur eux-mêmes, aussi, nous les aplanirons en passant le dos du papier sur l'arête d'une table ou d'une règle prévue à cet effet. Notons que l'emploi d'une presse à chaud est idéale, mais, étant donné son prix d'achat élevé, elle est réservée aux professionnels.


 Ils pourront aussi être séchés entre des buvards, selon le procédé préconisé par Ilford :


1. Essorer une épreuve et la poser sur un buvard propre.
2. Placer un autre buvard sur l'épreuve et frotter doucement.
3. Essorer une seconde épreuve et la placer sur le second buvard. Continuer de cette manière jusqu'à ce que toutes les épreuves soient entre des buvards.
4. Retourner la pile d'épreuves et i de buvards et placer l'épreuve du : haut sur 3 buvards propres la couvrir avec 3 autres buvards.
5. Transférer la deuxième épreuve I de l'ancienne à la nouvelle pile.


Continuer de la sorte jusqu'au transfert de toutes les épreuves.

6.  Lorsque toutes les épreuves se trouvent placées chacune entre 3 feuilles de buvard, poser un poids sur le haut de la pile pour bien l'aplanir, et laisser   les épreuves ainsi pendant environ 1/2 heure.
7.  Recommencer l'opération (4-6) en formant une troisième pile. Laisser les épreuves jusqu'à ce qu'elles soient complètement sèches.


 Le séchage à chaud s'effectuer sur glaceuse (60-90°). Si l'on tourne la gélatine vers la toile, le papier sera séché sans glaçage.
 Si la gélatine est collée contre la plaque chromée, elle prendra le brillant de la plaque. Le papier sera alors « glacé ».

 Nous déconseillons le séchage à chaud pour les épreuves qui n'ont pas subi l'élimination d'hyposulfite, la chaleur pourrait faire apparaître des taches sur l'épreuve (celles-ci viendraient, de toute façon, mais dans un temps plus long). Le séchage à chaud à l'avantage de nous donner des épreuves parfaitement planes.