Améliorer en laboratoire un tirage papier noir et blanc

Astuces de tirages noir et blanc

     Améliorer un tirage papier photo noir et blanc argentique

  Procédons une fois de plus méthodiquement. Les premières conditions devront être : une bonne préparation du révélateur, une température entre 18 et 20°C et surtout un temps de développement correct. Lorsque le fabricant d'un révélateur conseille deux minutes et demi de traitement, ce temps doit être respecté pour obtenir des noirs profonds et une gamme de gris
correct.

  En dehors du procédé classique de développement en un seul révélateur, il existe une autre méthode dont voici l'application.

 Le développement en 3 bains

 Lorsqu'on est exigeant sur la qualité  d'une photo noir et blanc, on se rend très vite compte qu'un tirage effectué sur des papiers très doux ou très durs possède une reproduction des teintes nettement moins bonne qu'avec un papier normal. C'est pourquoi les photographes habitués au tirage manuel se limitent dans la mesure du possible au papier normal ou spécial. Pour ce faire on peut procéder aux corrections nécessaires uniquement en jouant sur le développement du positif. Les diverses propriétés des révélateurs existant sur le marché permettent l'application de cette méthode. Cette solution offrira une qualité maximum du tirage à condition que le négatif qui sert de point de départ présente un contraste raisonnable. En pratique, on effectue le développement du papier dans trois révélateurs donnant des gradations différentes. Passer tout d'abord le papier dans un révélateur doux jusqu'à l'apparition des parties claires (environ 30 secondes). 

 Autres procédés pour abaisser le contraste

 Nous venons de voir les méthodes de développement du papier permettant de faire varier le contraste au tirage. Le matériel utilisé peut aussi influer sur le résultat ; le type de lumière notable. Ce sont cependant des conditions de travail invariables (nous n'avons pas toujours Ià notre disposition plusieurs agrandisseurs pour faire varier le contraste de nos images). Retenons ; simplement qu'un négatif tiré sur le même papier sera moins contrasté avec un agrandisseur type lumière froide qu'avec un type de lumière semi-dirigée (lampe opale + condensateur). Heureusement, il nous reste différents moyens pour adoucir le rendu de nos tirages.

 Feuille dépolie (calque)

 Nous interposons la feuille entre les condensateurs ou sur le condensateur situé près de la lampe. Le même écran dépoli peut être placé juste au-dessus du tirage ou encore contre l'objectif (dans ce cas, l'effet obtenu est maximum). Cette méthode est pratique pour les tirages de portraits. Non seulement le contraste est diminué, mais aussi les petits défauts (rides, boutons, etc.) sont atténués.

 Voile

 Quand le papier est trop dur pour le tirage que l'on veut faire, nous pouvons l'adoucir par pré ou post lumination : avant ou après l'exposition, (celle-ci est diminuée de 10 à 30 °/b), on allume une lampe de 15 W (en partie recouverte de peinture noire). L'idéal est d'installer cette lampe de telle façon que sa lumière soit réfléchie par le plafond du laboratoire et arrive ainsi uniformément sur le papier. Les détails apparaissent dans les hautes lumières (voir exemple ci-joint). Le voile doit être réglé de façon à ne pas faire grisailler les marges du papier.

 Utilisation du contre-type

 Une méthode consiste à contre-typer le négatif sur un film spécial (Pan Masking). La copie doit être légèrement floue. L'impression se fait donc support film contre support contre-type. La pose et le développement sont réglés de façon à ce que seules les transparences du négatif donnent une faible densité sur le contre-type. L'ensemble est tiré en « sandwich » dans l'agrandisseur. On arrive ainsi à « compresser » de grands écarts de lumière au tirage. Cette méthode demande du temps et des essais pour fournir de bons résultats. Notons qu'un tirage fait en lumière forte et en temps faible fournira rigoureusement le même contraste qu'un tirage en lumière faible et temps augmenté.

Pour clore la question, rappelons que nous ne préconisons pas le sous-développement pour réduire le contraste du papier (contrairement au négatif), celui-ci altérant la qualité de l'image.

 Le masquage

 Un excellent négatif peut tout à fait avoir besoin, pour une partie de l'image, d'une pose différente de celle de l'ensemble. Dans ce cas, on « retient » les parties claires du négatif, on « pousse » ses densités. Pour retenir une partie de l'image, après avoir déterminé le temps de pose correct pour l'ensemble, on interpose dans le faisceau lumineux un petit-rond de carton fixé sur une fine tige métallique. Pour augmenter la pose dans les zones denses du cliché, on prolonge le temps de pose, soit avec les mains, soit avec un carton percé d'un petit trou. Il faut donner un mouvement continu, afin de dégrader les limites de la zone maquillée. Quand on doit maquiller une image, on ferme le diaphragme de façon à ne pas avoir de temps de pose inférieur à six secondes.